La « pandémie » des blessures en télétravail

L’année 2020 a été marquée par une première pour beaucoup d’entre nous. Pour une grande partie, nous sommes entrés en télétravail. Pourquoi ? pour nous protéger du COVID19, protéger notre santé. Pourtant, d’après une étude auprès des kinésithérapeutes américains, 92% d’entre eux expliquaient que leurs patients se plaignaient plus qu’avant de troubles musculo-squelettiques (douleurs au cou et au dos notamment). Quelle peut en être la raison ? Y’a-t-il des problèmes de santé générés par le home office ? C’est ce que nous allons essayer de voir. Décryptage.

Un manque de préparation

Pour illustrer ces nouveaux phénomènes, Le New-York Times a pris un exemple précis. Elizabeth est productrice de films. Elle travaillait dans son propre bureau équipé d’objets ergonomiques : chaise de bureau confortable, moniteur au niveau des yeux et clavier externe notamment. Cela respirait le bien-être au travail. Quand l’injonction du confinement fût venue, elle s’est aménagée chez elle un bureau à la va-vite. Qui a consisté en une chaise en osier qui fût par la suite remplacée par un canapé. Un mois plus tard, elle consultait un praticien pour des problèmes de dos et de cou. Et selon ce dernier, Elizabeth est loin d’être un cas isolé. Le problème ? Lorsque le confinement a été décrété, personne ne savait combien de temps cela durerait. La plupart d’entre nous n’a pas considéré l’aspect ergonomique dans la mise en place de notre lieu de travail. Avec pour conséquence une explosion des troubles musculo-squelettiques. Ou plutôt des traumatismes liés à la multiplication des points de pression, qui se manifestent d’abord par un léger inconfort puis par des troubles plus sérieux. « Comme un pneu qui éclate après une usure lente » déclare Michael Fredericson, professeur de chirurgie orthopédique à l’Université de Stanford.

Un changement de façon de travailler

Le deuxième problème pointé du doigt est le manque de mouvement. Car le télétravail ne modifie pas seulement notre lieu de travail mais notre manière de travailler. Fini les marches dans le couloir pour une réunion, les trajets dans la rue pour prendre un café ou dans le métro pour arriver le matin. Avec le télétravail, on s’assoit, point. De plus, à l’abri du regard des autres, on peut également conserver pendant trop longtemps une posture passive et mauvaise pour notre corps. L’organisme a besoin de mouvements, déclarent les professionnels. Moins d’activité, mais également plus de points de pression sur le corps si les postures ne sont pas modifiées de temps en temps. Et ce n’est pas l’explosion du temps passé devant les écrans (ordinateurs plus smartphone) qui va inverser la tendance.

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Des solutions pour le bien-être au travail

C’est la bonne nouvelle. Comment ? en s’équipant d’accessoires ergonomiques à des prix raisonnables et en s’astreignant à bouger. Pour limiter les effets néfastes de l’utilisation de l’ordinateur portable, les experts recommandent de s’équiper d’une souris et d’un clavier externes. Dont les premiers prix se situent aux alentours des 20 euros. Concernant le mouvement, le docteur Bautch a établi un programme quotidien que tout le monde peut facilement mettre en place. Il suggère de régler une minuterie toutes les 15 à 30 minutes pour vous rappeler de bouger, et recommande trois types de pauses : des « microcoupures » fréquentes de cinq secondes seulement, dans lesquelles vous changez de posture  pour vous mettre dans la direction opposée à celle où elle était, des «pauses macro» périodiques de trois à cinq minutes, pour des respirations profondes ou s’étirer les épaules, et enfin «le grand entraînement », c’est-à-dire une séance de sport de 30 minutes. Ouf, on est sauvé ! Le bien-être au travail, c’est aussi facile chez soi.

De tout temps, les changements de mode de vie ont dû s’accompagner d’une plus grande vigilance sur les problèmes qu’ils pourraient engendrer. Le télétravail n’échappe pas à la règle. La bonne nouvelle, c’est que les solutions aux problèmes demeurent accessibles et simples à mettre en place.

Source: The New York Times