Si vous suivez l’actualité, vous avez dû certainement vous faire la réflexion. La lutte contre la COVID 19 ne fait plus l’unanimité. L’idée d’un deuxième confinement généralisé semble pour l’instant hors de question pour l’opinion publique. Ainsi, alors que le gouvernement a déjà reconnu que la deuxième vague est là, il avance à tâtons. Notamment sur le télétravail, sujet sur lequel aucune législation contraignante n’a pour l’instant été mise en place. Au grand dam de certains. Qu’en est-il chez nos voisins européens ? Comment gèrent-ils ce risque de retour au télétravail généralisé ? Tour d’horizon du vieux continent, baromètre a grande echelle de la qualité de vie au travail.
L’Espagne a légiféré
C’est le premier pays européen à avoir légiféré sur le télétravail. Car c’était également le premier à en souffrir. Les salariés se plaignaient notamment du manque de séparation entre vie personnelle et professionnelle. Une loi encadrant le télétravail, pratique qui a explosé au pays de Cervantes, a été votée en Septembre. Elle contraint les entreprises à prendre en charge les frais “d’équipements, outils et consommations liés au déroulement de l’activité”. La définition de frais est relativement large. Elle inclut toutes les factures (électricité, internet et téléphone) mais également le mobilier. La loi stipule également que le refus de télétravailler ne vaudra pas comme motif de licenciement pour le salarié.
L’Allemagne s’apprête à le faire
En Allemagne, les problèmes liés au télétravail sont similaires à l’Espagne. Une loi encadrant la pratique sera présentée au Bundestag dans les prochaines semaines. Elle tend à « renforcer les droits des travailleurs et à délimiter plus clairement les frontières de plus en plus floues entre la vie personnelle et le travail » explique Hubertus Heil, ministre du travail.
Le Royaume-Uni, une inaction à la française
Nos voisins anglais ont pour l’instant adopté une position assez similaire à la nôtre. Aucune loi, seulement une invitation aux entreprises de pratiquer le télétravail quand cela est possible. Le gouvernement pense simplement à instaurer des déductions fiscales sur le matériel de travail acheté pendant la pandémie.
En Italie, seuls les fonctionnaires travaillent depuis la maison
Même si le pays est l’un des plus touchés au monde par la COVID 19, aucune législation encadrant la pratique n’a été mise en place. Le gouvernement pense seulement à faire passer le nombre de fonctionnaires en télétravail de 50 à 70% dans les prochaines semaines. Elle encourage évidemment le secteur privé à faire de même.
Les Pays-Bas étaient déjà en télétravail
A l’instar des pays scandinaves, les Pays-Bas sont en avance sur les questions de qualité de vie au travail. Avant la pandémie, 1 salarié sur 6 exerçait déjà en dehors du bureau. Soit deux fois plus qu’en France. Le télétravail et surtout les infrastructures nécessaires sont déjà en place dans la majeure partie des entreprises. Une avance qui peut notamment être expliquée par les facteurs suivants :
- Un accès généralisé à Internet haut débit : 98 % des néerlandais ont accès à un Internet d’une qualité suffisante pour exercer leur activité professionnelle.
- Une culture de la confiance : ce qui facilite le management du télétravail. Le pays est numéro 1 dans le classement sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
- Des logements de meilleure qualité : il est évidemment plus facile de travailler chez soi quand on a un logement confortable. Ce qui est le cas pour les néerlandais, résultat de politiques publiques du logement ambitieuses.
Les législations sur le télétravail reflètent surtout les situations sociales ainsi que la qualité de vie au travail. Les européens sont différents les uns des autres, mais c’est ce qui fait leur charme, non ?
Source OECD.org, Financial Times, Les Echos