L’exosquelette part à l’assaut du secteur de la construction

L’accord a été entériné en juillet dernier. Hilti, société fondée au Liechtenstein qui produit et vend des outils destinés aux professionnels de la construction, et Ottobock, entreprise de matériel médical, unissent leur savoir-faire. Tout cela afin de proposer des exosquelettes adaptés au secteur de la construction.

Pour rappel, les exosquelettes (littéralement squelette extérieur) professionnels sont des appareils motorisés fixés sur un ou plusieurs membres du corps humain pour lui redonner sa mobilité ou en augmenter les capacités. Les professionnels de la construction sont très exposés aux TMS (troubles musculosquelettiques) et autres problèmes de santé. Ils vont bénéficier d’un savoir-faire jumelé en termes de sécurité, de protection de la santé et de biomécanique. Tour d’horizon de cette avancée majeure pour le secteur.

Les exosquelettes sont à la mode

Depuis le rapport de l’union européenne reconnaissant officiellement leur utilité en 2019, les exosquelettes sont de plus en plus envisagés par les professionnels voulant améliorer le bien-être au travail. Même si le rapport reconnaissait des améliorations devaient être créées pour faciliter leur utilisation. Leur efficacité est toutefois incontestable pour des travaux répétitifs réalisés au-dessus de la tête ou des épaules. Ce qui est le cas de la construction. « Les exosquelettes sont une véritable tendance de fond pour nous. Ils permettent un certain soulagement dans le cadre d’activités physiques pénibles, comme on peut notamment les rencontrer sur les chantiers de construction » déclare Johannes Wilfried Huber, Membre du Comité Exécutif chez Hilti.

La firme allemande Ottobock développe une gamme d’exosquelettes depuis 2012, appelée Paexo. Elle compte 500 projets d’exosquelettes dans son existence, dans la cadre de la création de matériel médical. Notamment dans les secteurs de l’artisanat et de l’automobile. Elle équipera donc à partir de maintenant le spécialiste du matériel pour construction du Lichtenstein.

Un premier modèle d’ici 2021

Le premier produit issu de cette collaboration sera commercialisé par Hilti début 2021. Il s’agit du système EXO-O1. C’est un modèle passif qui ne nécessite aucune alimentation en énergie. Le poids des bras sera transféré sur les hanches via des coques de bras et un système mécanique de câbles de traction. Les pics de contrainte exercés sur les muscles seront ainsi réduits jusqu’à 47%. Ce qui soulage les épaules en aidant à diminuer les points de pression.

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Au-delà de la commercialisation du premier modèle, l’annonce porte surtout sur le début d’un programme officiel commun en recherche et développement. « Notre partenariat technologique est la première étape du développement d’autres systèmes innovants et axés sur les besoins de la clientèle » déclare-t ’on chez Ottobock. Il y a donc fort à parier que les professionnels de la construction verront bientôt apparaitre des modèles électriques plus perfectionnés. Le système réduit également la fatigue, ce qui permet une productivité accrue.

Du matériel médical pour plus de bien-être

Cette politique de soulagement préventif vise à réduire le nombre des maladies musculosquelettiques. Ces affections représentent en effet les principales causes de maladies professionnelles. L’absentéisme et les douleurs d’un salarié représentent un coût.  Un coût astronomique que commencent à entrevoir les décideurs. Et le système de santé publique, directement impacté lui aussi. C’est pour cela que les initiatives se multiplient. Initiatives portées souvent par des assureurs, en première ligne pour assumer les coûts.

Les travailleurs de la construction peuvent donc sourire. Car ils seront les premiers à bénéficier de ce partenariat entre Hilti et Ottobock. Pour exercer leur métier sans douleur musculosquelettique. Mais rappelons l’importance de la recherche & Développement. Pour l’instant, l’utilisation d’exosquelettes dans le cadre de l’activité professionnelle n’est pas sans risque. C’est en tout cas ce qu’ont témoigné les infirmières en gériatrie qui avaient servi de cobaye pour l’étude réalisée par l’UE. Affaire à suivre.

Source: Hilti France