Aon est une société d’assurance. Une multinationale qui, depuis sa création en 1982 à Chicago aux Etats-Unis, est devenu un acteur majeur dans les domaines de la gestion des risques. Jamais avare de nouveaux projets, elle a mené une enquête auprès de salariés de l’Europe entière sur leurs capacités de résilience avant la crise sanitaire. Elle a également cherché à savoir comment ces capacités avaient pu les aider à surmonter cette période difficile.
Une étude qui a révélé que cette période avait été vécue par la plupart comme un « stress test », à l’image de ces exercices de crise que l’on impose aux banques pour s’assurer de leur solidité. Quels ont été les meilleurs outils pour y faire face et quelles leçons en tirer pour l’avenir ? Tour d’horizon.
Des investissements en bien-être des employés qui ont porté leurs fruits
La première chose qui ressort de l’étude, c’est que la résilience (la capacité à résister à l’adversité et au stress) est une capacité rare pour les employés. Et l’on se dit au passage que c’est un critère que devraient particulièrement surveiller les employeurs à l’embauche. Seulement 3 personnes interrogés sur 10 pensaient l’être avant la crise. Premier constat, ce nombre est beaucoup plus important dans les sociétés qui avaient préalablement réalisé des investissements dans le bien-être de leurs employés (à peu près 5 sur 10). Les salariés se déclarent plus motivés, productifs et efficaces.
L’autre facteur qui a augmenté la résilience des employés : la communication et leur valorisation par leurs mangements. 55 % des salariés déclarent ne pas se sentir chez eux au sein de leur entreprise. 52 % ont le sentiment qu’ils ne peuvent pas utiliser pleinement leur potentiel. Enfin, 45 % ne se sentent pas en sécurité. Des problèmes que l’on résout généralement par le dialogue. L’enquête révèle également que 13% des entreprises n’ont aucune politique en matière de santé. Le chiffre atteint 18% en ce qui concerne la santé émotionnelle. Enfin, 12% des sociétés n’accordent absolument aucune flexibilité en terme d’aménagement des horaires de travail.
Attention au burnout généralisé
« La Covid-19 a été un véritable test de résistance pour de nombreuses entreprises, qui ont essayé de maintenir le niveau de la motivation, de la production et de la qualité du travail à un niveau élevé tout en travaillant à distance » explique l’experte en bien-être Ann De Bisschop. Un véritable « stress test » qui a laissé des traces. Car un quart des français déclare avoir « frôlé » le burnout pendant le confinement. 28% déclarent également se sentir proche du bore out (syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui). Les études montrent également un épuisement psychologique généralisé, dont personne sait quand il va disparaitre. Notamment concernant les postes de management. Ann De Bisschop exhorte les entreprises à investir maintenant dans le bien-être de leurs employés. Le danger étant d’assister à une vague d’arrêts maladies dans l’année qui vient. Elle les appelle également à adopter un leadership basé sur les quatre grands C : communication, collégialité, connexion et « care » (attention, soin). Car sinon l’épuisement professionnel pourrait devenir un véritable problème de santé publique.
Pour résumer : premièrement, les entreprises ayant investi dans le bien-être des salariés avaient une résilience plus importante que les autres au moment d’affronter la crise sanitaire. Deuxièmement, les français sont au bord du burnout. Il semble donc urgent de tirer la sonnette d’alarme. Les entreprises doivent investir dans le bien-être de leurs employés et développer la communication au sein de leurs structures. Au risque de le payer bientôt et de réaliser trop tard que le prix n’en valait pas la peine.