L’année 2020 fût pleine de surprises, la plupart mauvaises. La COVID a bouleversé bon nombre de nos habitudes. En premier lieu, c’est notre relation au travail qui a été chamboulée. Si le deuxième confinement n’impose pas le télétravail, il semble évident que cette habitude va s’ancrer partout dans le monde. Au Canada, le nombre d’annonces d’offres d’emploi proposant ce mode de travail a doublé. En France, cependant, il semble que les chefs d’entreprise comprennent cette évolution mais ne l’approuvent pas pour beaucoup.
Une enquête de 20 minutes a ainsi révélé de nombreux cas de refus de consensus avec les employés sur le sujet. Même si des outils de contrôle de plus en plus perfectionnés existent, les patrons semblent déplorer la perte de contrôle sur leurs employés et le manque d’émulation créée par une équipe évoluant dans le même local.
Du coté des employés, la formule ne fait pas l’unanimité non plus. Nombreux déclarent souffrir de la solitude et d’équipements mal adaptés. Il faut donc trouver un compromis entre le droit de se protéger d’une trop grande exposition au monde en période de COVID d’un côté, et le besoin d’un environnement de travail stimulant de l’autre. Dans ce contexte, les coworkings, autrefois réservés aux startups et aux freelances, semblent tirer leur épingle du jeu. Ces espaces de travail attirent de nombreux nouveaux clients. Notamment des travailleurs de grosses sociétés. Le coworking, lieu de travail de demain ? Eléments de réponse.
Des offres qui ont su séduire une nouvelle clientèle
C’est en proposant de nouvelles manières de fonctionner que les coworkings ont su séduire les entreprises. Notamment celle ne facturant plus que les jours d’utilisation, offrant ainsi plus de flexibilité. « Si un travailleur n’a besoin que d’un bureau qu’un seul jour par semaine par exemple, l’entreprise ne payera qu’un seul jour par semaine. Le coworking ne facturera pas les 4 jours suivants puisque le bureau sera mis à disposition d’autres personnes” explique Eveline Rigouts, directrice opérationnelle du coworking Fosbury and Soon. De grandes entreprises n’hésitent plus à réserver des parties entières de coworkings pour recréer une ambiance de travail propre. Des périodes d’adaptation sont également mises en place pour permettre aux collaborateurs de trouver leur rythme et leurs besoins.
Dernier avantage de cette offre : elle permet aux responsables de donner plus d’autonomie à leurs employés. “avec le coworking, les entreprises peuvent laisser aux travailleurs la possibilité de choisir l’espace de travail où ils seront le plus efficaces. Parfois ça sera à la maison, pour des tâches qui demandent plus de concentration, et parfois ça sera au bureau, pour un brainstorming, par exemple” déclare Eveline Rigouts. En somme les offres des coworkings se sont améliorées. Elles ont egalement fortement germées un peu partout dans le monde.
Les coworkings se développent au-delà des villes
Au départ présents essentiellement dans les centres de grandes métropoles, les coworkings commencent à apparaitre dans des zones plus périphériques, voire à la campagne. Ce qui permet aux travailleurs de retrouver un environnement stimulant en économisant le temps de transport. « L’idée étant de travailler près de chez soi, mais pas chez soi » analyse Jean-Olivier Collinet de Jobyourself. L’expansion des coworkings est particulièrement notable et appréciée en Ile-de-France. Une région où les heures passées dans les transports ne se comptent plus.
Tendance minoritaire il y a encore quelques temps, elle tend a s’accelerer : aujourd’hui, la moitié des espaces de coworking qui se créent s’implantent en dehors des métropoles. Une tres bonne nouvelle, tant le sujet est important pour l’avenir. Il concerne aussi bien les mobilités que l’écologie et le développement socio-économique des territoires. Cette tendance fait émerger de nouvelles formes d’organisation du travail.
Grâce à leur agilité, les coworkings sont en train de gagner du terrain. Au point de s’imposer comme une solution de plus en plus couramment utilisée. Par des utilisateurs qui il y a peu ne s’étaient jamais intéressés à ce mode de travail. Alors, demain, tous en coworking ? Rien n’est moins sûr.