La pandémie a véritablement bouleversé la vie des français. Garde d’enfants qui n’ont pas école, autorisation de sortie, télétravail, on ne compte plus les situations inédites qui ont été vécues en 2020. La vie des français est chamboulée et cela se répercute de manière négative sur leur moral. C’est en tout cas ce que révèle une étude d’Empreinte Humaine (spécialiste en prévention des risques psychosociaux et en qualité de vie au travail).
Elle vient de publier la 4ème mouture de son « Baromètre de la santé psychologique des salariés Français en période de crise », réalisé par l’institut de sondage OpinionWay. Et les résultats sont alarmants. Une étude qui démontre que la crise est sanitaire, économique, sociale mais aussi psychologique. Explications.
Un panorama inquiétant de la santé psychologique des salariés
Cette nouvelle étude vise à suivre l’évolution des indicateurs liés à la détresse psychologique, la croissance post traumatique ainsi qu’à la résilience des salariés. Elle intègre pour la première fois de nouveaux indicateurs tels que le risque de burnout.
Cette étude dresse un panorama de la santé psychologique des salariés après neuf mois de pandémie. Et force est de constater que les résultats sont inquiétants. Presque difficiles à croire. Les indicateurs se dégradent dangereusement. Premier d’entre eux, la détresse psychologique atteint 49% (+7 par rapport à mai 2020). Parmi cette petite moitié, 18% sont en détresse psychologique élevée. 35% des sondés sont en état d’épuisement émotionnel sévère. 1 000 000 de salariés sont en burnout sévère. Cela représente tout de même 5% de la population active ! Enfin, un quart des sondés déclare avoir déjà pris un arrêt de travail à cause du stress ou de l’anxiété. Ce qui représente environ 5 500 000 salariés.
« Ces résultats sont extrêmement préoccupants et montrent l’urgence d’agir. La crise sanitaire a pris de court toute la société, les entreprises y compris. Après 9 mois de crise, l’ensemble du monde du travail est épuisé qu’il s’agisse des salariés ou des managers, tous indiquent un état alarmant » commentent les psychologues du travail fondateurs d’Empreinte Humaine.
Une relation entre responsabilités et exposition aux problèmes psychologiques
L’étude montre que la montée du sentiment de détresse psychologique est d’autant plus grande que l’on a des employés sous sa responsabilité. En effet, on ne compte pas moins de 58% de détresse psychologique chez les managers. Soit 10% de plus que lors de la dernière réalisée en Mai. Un quart des managers sondés sont en état de détresse élevée (+4 par rapport à Mai). Et ces chiffres augmentent pour les managers de managers. Il culmine à 72% (+6). Les premiers témoignages montrent 2 raisons principales à ce problème.
Premièrement, les managers et dirigeants déplorent le stress provoqué par la perte de contrôle sur les employés. Malgré l’apparition de nombreux outils de contrôle digitaux, l’éloignement physique augmente ce sentiment. Deuxième raison évoquée, la loi française, très protectrice pour le salarié en matière de bien-être. En effet, l’employeur a le devoir de garantir le bien-être psychologique de l’employé, au risque d’être poursuivi devant les prud’hommes. Cette responsabilité est ainsi mise sur le dos des managers directs. Ces derniers sont astreints à « absorber » le mal-être de leurs employés en télétravail. Deux raisons qui expliquent ces chiffres alarmants sur leur santé psychologique.
Alors que les fondateurs d’Empreinte Humaine avaient noté un léger mieux après le premier déconfinement, les résultats du 4éme baromètre de la santé psychologique des salariés Français en période de crise sont alarmants. Cependant, peu de solutions sont envisagées. Demain, tous en burnout ? Il semble urgent d’agir.