Cela fait 2 ans que les techniciens d’Enedis en Hautes-Pyrénées ont l’air un peu plus costauds que d’habitude. C’est parce qu’ils expérimentent le port d’un exosquelette. Un exosquelette sensé soulager ces travailleurs qui portent souvent des charges de plus de 10 kilos avec des perches de 2 mètres de haut. Le tout sous des lignes électriques. L’appareil permet notamment de soulager la nuque, les épaules et le cou des employés.
Avec un mécanisme soutenant principalement le mouvement des bras et des épaules. Cet exosquelette est en plus made in France. Il est justement commercialisé par une start-up basée à Tarbes, dans le département du 65. HMT, une entreprise créée en 2017 par 6 anciens élèves ingénieurs de la ville. Deux ans après, elle se vante de commercialiser plus de 300 exosquelettes par an.
Ses produits ciblant majoritairement les besoins des professionnels, cette pépite tarbaise a pour objectif de démocratiser l’accès aux exosquelettes. Avec, en point de mire, le développement d’un nouveau modèle à bas prix, en faisant appel au financement participatif. Coup de projecteur sur cette pépite tarbaise qui soulage les travailleurs de nombreux secteurs en France et qui n’a pas fini de grandir.
Être ambitieux en aidant les professionnels
HMT (Human Mecanical Technologies) fût donc fondée à Tarbes en 2017. L’année d’après, la startup gagnait déjà le premier prix catégorie Santé et sécurité d’un concours national de start-up organisé par Enedis. Aujourd’hui, la société produit des centaines d’exosquelettes par an pour de nombreux secteurs.
“On travaille sur tous les secteurs de l’hexagone. Que ce soit dans l’énergie, dans de l’agro-alimentaire, dans l’industrie, dans le bâtiment”, précise Kevin Regi, Président Directeur Général. Mais les tarbais voudraient aller encore plus loin. Ils le savent, les principaux obstacles à la démocratisation des exosquelettes demeure la formation et surtout les coûts.
La fabrication d’un appareil revient à un prix oscillant entre 5000 et 6000 euros. La société veut ainsi lancer Moon, un exosquelette beaucoup plus léger et aussi beaucoup moins cher.
Le financement de l’exosquelette Moon
Kevin Regi voudrait ainsi commercialiser son exosquelette au prix de… 200 euros. Pour lancer son projet, les tarbais ont fait appel à une campagne de financement participatif. La somme de 10 000 euros leur est nécessaire afin d’assurer le lancement de Moon “sur la lune”.
Pour le Président de la startup, le financement participatif est aussi un moyen de toucher de nouvelles personnes avec les exosquelettes.
“Cette campagne va nous permettre de tester le marché. On a envie de bénéficier de retours de la part de différents métiers. On a des interlocuteurs locaux qui sont intéressés, des peintres, des cordistes, des garagistes… C’est vers eux qu’on souhaite se tourner pour créer de l’interaction”, précise-t-il.
HMT vise donc de nouveaux métiers et une interaction locale avec ses futurs clients. Et compte aussi pour cela s’appuyer sur les recommandations très positives des utilisateurs actuels. “Ces exosquelettes permettent d’assister les professionnels dans les poids de charge à bout de bras. Ce qui favorise la prévention et évite les troubles musculosquelettiques”, déclare à ce propos Philippe Berardo, directeur territorial Enedis Hautes-Pyrénées.
Même si elle avait averti sur les besoins d’amélioration générale des modèles et de formation, l’Union Européenne avait été claire sur le sujet. Les exosquelettes sont la piste numéro 1 pour lutter contre les troubles musculosquelettiques.
Des obstacles sont à franchir, mais des sociétés comme HMT envisagent déjà le monde de main. Un monde dans lequel toutes les professions nécessitant des ports de charge ou mouvements répétitifs pourront bénéficier d’un exosquelette. Un monde sans trouble musculosquelettique en somme. Pour HMT, c’est un rêve qui deviendra très bientôt réalité.