Les fournitures de bureau et l’écologie

Ça y est, le train (électrique) est en marche. La signature des accords de Paris sur le climat en 2015 a forcé tous les participants à mettre en place des politiques environnementales ambitieuses. Comme celle visant à réduire de moitié la consommation d’énergie fossile et l’empreinte carbone. Dans l’Union Européenne, cet objectif est fixé à horizon 2030. Si le Parlement européen et la Commission discutent encore des quotas, on se dirige probablement vers un chiffre supérieur à 50%.  

Cela signifie concrètement une part des énergies renouvelables doublée.  Ainsi qu’une empreinte carbone minime pour les entreprises. Le monde des fournitures de bureau n’est pas épargné. Alors les fabricants réagissent, à l’image des 2 géants du secteur Humanscale et SteelCase. Si les deux entreprises rappellent tout le travail effectué en faveur du climat, elles dévoilent également leurs plans d’action pour satisfaire les nouvelles réglementations. Alors, comment les fabricants de matériel de bureau deviennent-ils verts ?

Humanscale rappelle ce qu’il a fait et appelle à aller plus loin

Première entreprise à avoir obtenu la certification Living Product Challenge, répondant aux normes de durabilité fixées par l’International Living Future Institute, Humanscale rappelle le processus de rationalisation environnementale auquel a été soumise sa chaîne de fabrication. Les usines sont équipées de capteurs d’eau de pluie et de panneaux solaires. Enfin, la marque américaine a mis au point un système évitant à 90% des déchets de l’installation de finir dans les sites d’enfouissement. Elle souligne enfin qu’après avoir passé l’audit pour décrocher la certification Living Product Challenge, elle a finalement décidé d’appliquer ces normes à tout sa chaîne de production.

Les efforts à venir de Humanscale seront dans la qualité des produits. Plus précisément dans le bannissement de substance suspectées d’être nocives pour les consommateurs. Comme le Chrome 6 (qui peut être à la fois cancérigène et toxine pour la reproduction) et le formaldéhyde (un cancérogène connu). L’entreprise travaille également à éliminer le polychlorure de vinyle ou PVC, de plus en plus suspecté pour sa nocivité.

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Steelcase, la neutralité de l’empreinte carbone avant la négativité en 2030

L’autre géant américain du secteur montre également qu’il ne réfléchit pas au problème depuis hier. Il vient en effet d’achever un plan de 6 ans visant à atteindre la neutralité carbone après une baisse des émissions de gaz à effet de serre de 30 % sur cette période. Qui s’est achevée en 2020. Et elle veut aller plus loin et devenir négative. Comment est-ce possible ? En continuant les réductions (50% sont prévues jusqu’à 2030, avec un accent mis sur celles hors production – comme les voyages d’affaire) et en investissant dans des projets de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Elle compte appliquer les réductions d’émissions sur toute la chaine de production en y incluant les fournisseurs. Le second effort se fera sur l’efficacité énergétique. Elle reconnait que, dans ce secteur, elle est moins avancée que sa consœur. Mais elle annonce avoir prévu de nombreux audits pour rectifier le tir.

La société prévoit de publier ses progrès dans ses futurs rapports d’impact. Les émissions déclarées seront validées par un organisme tiers qui reste à définir. Qu’on se le dise, Steelcase arrivera en 2030 avec les nouveaux standards draconiens déjà respectés.

Les objectifs fixés par les accords de Paris ne semblent pas prêts de bouleverser le monde des fournitures de bureau. Car les entreprises s’y sont préparées en suivant leurs propres raisonnements. Souvent car elles savent leurs clientèles exigeantes sur le sujet. Certes le secteur est un grand consommateur de matières premières (les processus de production sont d’ailleurs audités en priorité). Mais il pourra se passer à terme, de la production, d’énergies fossiles. Ce qui n’est pas le cas de tout le monde.